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MSI Groupe 5
12 mars 2011

L'économie du Net

argent 3% et plus, si affinités !

Décembre 1997, le tout Paris de la Net économie naissante ne tarit pas d'éloges sur le lancement des opérations "Surf and Buy" et "E-Christmas Mall" qui se veulent le point de départ du e-commerce à la française. La cible des nouveaux marchands du temple? 2 000 000 d'internautes, dont 200 000 acheteurs accomplis, faisant saliver d'envie l'ensemble des acteurs de cette frémissante filière. Le 21ème siècle serait celui des transactions en ligne ou ne serait pas. La messe était dite, malgré le  relatif échec de ces deux opérations initiées par IBM et Mircrosoft.

13 années nous séparent de ce départ en fanfare au marketing made in USA. Lentement, mais sûrement, le Net s'est fait une place de choix dans notre quotidien. Ainsi, 93% des entreprises françaises de plus de 10 salariés sont désormais présentes sur la toile,  alors qu'en 1997, il m'avait fallu l'accord du directeur général adjoint d'une entreprise de plus 20 000 salariés pour accéder au club très fermé des détenteurs d'une adresse e-mail à titre professionnel. Avec un taux de pénétration de 58% de la population (47% en moyenne pour les pays de l'OCDE), ce sont aujourd'hui près de 37 millions de Français qui ont accès à la toile pour leur travail, leurs loisirs, leurs études, leurs achats, mais aussi leurs amours.

Dès lors, il ne parait pas surprenant d'apprendre, ce 7 mars 2011 à la une de la presse économique en ligne, qu'une étude du cabinet Mc Kinsey valorise la Net économie française à 72 milliards d'euros, soit un peu plus de 3 points de PIB. Inutile de le préciser devant de tels chiffres, Internet est bien devenu une filière économique à part entière, une filière forte de 1 150 000 emplois directs ou indirects dont plus de 700 000 créations en une quinzaine d'années, à peine. Et si la prospective actuelle se vérifie, se seront 129 milliards d'euros qui seront brassés par l'internet à l'horizon 2015, soit une somme comparable à l'ensemble des recettes de TVA inscrites au budget de l'état français en 2010 !

Nous attendions-nous à un développement aussi rapide de cette nouvelle économie ? Pour certains, oui. Pour d'autres, la réponse est moins certaine. Combien de grandes entreprises se sont lancées dans l'aventure du Net à la fin des années 90 dans le cadre d'une stratégie purement défensive face à la montée en puissance de pure players se rêvant califes à la place des califes. A quelques exeptions près, je me rappelle d'états majors du CAC 40 soucieux de ne pas râter un éventuel virage stratégique, sans trop savoir où tout cela les emmènerait.  L'expérience ZeBank résume à elle seule  toute une époque. Il faut véritablement avoir été consultant chez l'un des big five pour répondre aujourd'hui  à cette question par l'affirmative avec l'aplomb qui sied au costume de conseil en stratégie.

Point de véritable Net économie à l'horizon en 1996 pour certains observateurs en dépit du prometteur rapport LORENTZ, juste une bulle de savon pour un ancien premier ministre. Point de révolution numérique au programme des mes cours d'économie industrielle, cette année là. Etudiant en maîtrise d'économie, je fus même invité à plancher sur un sujet brûlant d'actualité "Les nanotechnologies constituent-elles un nouveau paradigme?". Personne ne peut le contester, les nanotechnologies sont vouées à un avenir des plus prometteurs et seront à l'origine d'applications à faire pâlir bien des auteurs de science fiction. Néanmoins, avec seulement 148 milliards de dollars générés en 2008 au niveau mondial, elles semblent encore devoir se construire un futur quand Internet s'est déjà hissé au rang de véritable filière économique plus prometteuse que jamais.

Lien vers l'étude Mc Kinsey

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